Église

L’ÉGLISE SAINT-CHÉRON :

L’église Saint-Chéron de Marchéville avec sa masse imposante se remarque de loin dans la plaine au sud de la cathédrale de Chartres.
Sa construction remonte à la fin du XVe siècle, début XVIe. La fin du gothique flamboyant et le début de la renaissance. Le clocher porche remonte au XVIe siècle et la flèche érigée au XIXe siècle par l’architecte chartrain Piedbourg. L’église est très imposante par ses dimensions.

Saint-Chéron
À l’époque de la Gaule romaine, plusieurs saints sont venus exercer leur apostolat sur ces terres en lisière de la forêt du Perche, Saint-Chéron est aussi venu évangéliser le territoire. Romain de naissance et patricien, il aurait quitté Rome au temps de l’empereur Vespasien (9-79). Il passe par Marseille, Lyon puis arrive à Chartres à l’époque de Saint-Denis qui le missionne pour évangéliser les Carnutes. Il annonce le Christ et de nombreux Gallo-Romains se convertissent.
Il est assassiné par des brigands sur la route d’Ablis à Chartres le 5 des calendes de juin 98. Il fut canonisé vers l’an 800.

Simplicité du plan 
Le plan de l’église Saint-Chéron est très simple, sans collatéral ni transept avec une belle unité de style et une régularité dans la composition. À l’ouest, l’entrée se fait par un clocher porche avec tourelles d’angle, la nef se termine à l’Est par une abside à 3 pans avec une sacristie d’axe. La nef et le chœur comptent 12 hautes fenêtres à remplage flamboyant avec des contreforts élevés. La façade sud (côté mare) compte 4 baies, dont une aux dimensions plus importantes, par opposition à la façade nord qui en a 5. Un larmier court le long des façades. Le clocher porche compte deux vitraux.
À noter sur la façade sud la présence d’une méridienne (une forme de cadran solaire) sans doute installée au XVIIe siècle à la suite des recommandations de Louis XIV.

L’intérieur de l’église
À partir du clocher porche deux portes latérales sont accessibles. L’une au côté nord permet l’accès par un escalier à vis à un premier niveau qui permet en suite par une échelle l’accès à la cloche. Dans les textes, il y a trace de la bénédiction de la cloche de l’église Saint-Chéron de « Marchéville sous Illiers » le 18 septembre 1681.
L’entrée de l’église se fait par une impressionnante porte en bois à ferrures et à ouverture par clinche qui remonte à la construction d’origine. Et là, c’est la découverte de la très belle voûte aux décors polychromes et des éléments de charpente peints.
La voûte est constituée de bardeaux en chêne. L’ensemble est couvert de motifs géométriques, de feuillages et d’un dessin de colombe peints en 1536. Ce décor polychrome est peint à l’huile. Les extrémités des entraits sont sculptés d’angoulants.
La première restauration de ce plafond de 1868 est signée par le peintre Lacroix. Il y a aussi des inscriptions en mémoire de Jean Debeausse et de M. Thérèse Boucher.
Dans l’abside, un motif sculpté du voile de la Vierge encadré de palmes est fixé sur le lambris. Ce motif de voile est aussi présent sur les entraits et les vitraux de chœur. Il indique le rattachement au chapitre de Chartres. Le lien est très fort avec Notre-Dame de Chartres. La Vierge à l’enfant est représentée sur plusieurs vitraux et une statue de Notre-Dame du pilier est installée dans la nef.
Le chœur est décoré de grandes fresques des apôtres sur fond bleu. L’autel de style roman date du XIXe siècle. Il repose sur des colonnes sous les arceaux qui les relient, des apôtres- martyrs se tiennent debout. Une inscription derrière le tabernacle couronné d’un ciborium marque sa consécration par François Lagrange évêque de Chartres le 22 octobre 1891.

Les vitraux
L’église compte compte 14 vitraux dont 2 dans le clocher porche. 5 du côté façade nord et 4 au sud et 3 dans le chœur. Les vitraux d’origine ont disparu à l’exception de quelques éléments. Seuls quatre vitraux sont plus ou moins complets avec notamment des représentations de la vierge à l’enfant de Notre-Dame de Chartres.
Les vitraux 1 et 3 (dans le chœur côté nord) ont été classés en 1908. Ils rassemblent des fragments du XVIe siècle remontés dans les têtes de lancettes avec des éléments du XIXe siècle. En 1994, une première campagne des restaurations des vitraux est financée par la Sauvegarde de l’Art Français. Le reste des vitraux (10 baies) ont été restaurés ou réalisés par les ateliers du maître verrier Helmbold installé en Normandie à Doudeville en s’inspirant de cette restauration.

Deux tableaux
L’Adoration des mages
Cette huile sur toile (214,5 x 277) est une copie d’après Rubens de “L’Adoration des mages” (Musée du Louvre. 1626-1627) exécutée par le peintre Louis Alfred Raymond Lavidière (1818-1891).
Comme indiqué sur le cadre, c’est un don de l’Empereur Napoléon III en 1864 lié sans doute au grand programme de sauvegarde de l’église Saint-Chéron avec la nouvelle toiture en ardoises et la restauration des lambris de la voûte. Très abîmé, déchiré, il a bénéficié d’une restauration partielle en 2001.
La toile originale de Rubens (1577-1640), le grand maître de l’école baroque flamande, l’Homère de la peinture selon Delacroix, représente l’Adoration des mages. Peinte vers 1617-18, elle a fait l’objet d’une vingtaine de versions, dont celle-ci, à la verticale, pour servir de retable.
Les Rois mages se présentent à la vierge Marie et à l’enfant Jésus : Melchior, roi Perse à la barbe blanche, présente l’or symbole de royauté, Gaspard, roi des Indes, l’encens, symbole de la divinité, et Balthazar, roi noir de Babylone, présente la myrrhe, résine parfumée qui représente l’aspect mortel. C’est l’épouse de Rubens qui prête ses traits à ceux de la Vierge.

L’Annonciation (1687)
Classée monument historique en 1924 au titre des objets mobiliers cette toile installée au revers du pignon ouest date du XVIIe siècle.
Cette huile sur toile (H 196 cm x 110 cm) a été peinte par Pierre Pauvert en 1687. Un peintre qui est aussi connu pour des contributions à la Cathédrale de Chartres à Notre-Dame de Sous-Terre.
Cette toile est un triptyque avec au centre l’archange Gabriel qui annonce à Marie, selon l’évangile de Saint-Luc, sa maternité divine. À droite, Saint-Lubin, qui fut abbé du monastère de Brou puis élu en 544 évêque de Chartres sous le règne du roi Childebert 1er. À gauche, Sainte-Barbe représentée avec une tour à trois ouvertures. Sainte-Barbe a vécu au IIIe ou au IVe.

Recherches et rédaction réalisées par Monsieur P.Lage

 

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